Réponse à l’article de Régis BOUCHEZ paru dans l’Y.R. du 22 mai 2007-05-22

Publié le par LCR 89

Par Michel HOURNON

Candidat LCR dans la 1ère circonscription

 

GAGNER UNE ELECTION ET PERDRE LA TETE

 

C’est ce qui vient d’arriver précisément à Régis BOUCHEZ, pensant que son mentor, le dieu Sarkozy règne sur le monde….

Monsieur le serviteur que vous êtes , le 6 Mai, les citoyens se sont prononcés majoritairement pour Nicolas Sarkozy. Faut-il dès lors considérer que plus rien ne peut s’opposer à la marche de la droite ,dite décomplexée ,qui va dans les semaines à venir , libérer ces « énormes contraintes » qui pèsent sur les plus riches ( impôts, droits de succession etc….) concernant une minorité de la population, pendant que des ministres vont préparer des mesures antisociales qui concernent tous ceux qui produisent ces richesses redistribuées aux actionnaires. (franchise sur les soins, remise en cause des retraites…)

Faut-il vous rappeler que la victoire de Sarkozy est aussi à mettre sur le compte de votre candidat qui est aller piller le fond de commerce de LEPEN, notamment à propos de l’immigration et de l’identité nationale.

Faut-il vous rappeler que le brouillage de la candidate du PS avec le centre et sa chasse sur les terres de votre candidat n’a pas mobiliser le peuple de gauche suffisamment.

Certes, une majorité des ouvriers a voté pour votre candidat, mais je ne pense pas du tout qu’il s’agit d’une adhésion à votre posture : « travailler plus pour gagner plus ».

Ils ont déjà vu tous ces nantis le soir du 6 mai , place de la concorde, tous ces riches qui n’en peuvent plus de payer pour tous les assistés que nous sommes. Travailler plus pour un salarié 8 heures au pied d’une presse, 8 heures sur un chantier ,çà veut dire se crever encore plus, être encore moins auprès de sa famille. Il sera alors facile de dire que les parents n’assument pas l’éducation de leurs enfants…..

Monsieur BOUCHEZ, le fait d’appartenir à la cour ne vous autorise pas à condamner les résistances qui s’organisent dans ce pays, pas contre le Président, mais contre une politique de droite au profit du Medef et du monde de la finance.

Votre amalgame de militants LCR avec les casseurs en tout genre , dénote bien l’esprit de ce gouvernement , qui va utiliser tous les moyens pour criminaliser les responsables lors d’actions revendicatives.

La LCR n’a ni été à l’origine des manifestations , ni apporté son soutien à des actions minoritaires et n’ont surtout pas été les casseurs dont, c’est vrai : « il vous semble » .

Je cite donc ici un communiqué de l’AFP qui j’espère vous rassurera et fera au moins la clarté auprès des lecteurs du journal.

« violences : Besancenot désapprouve, prône une journée de vigilance unitaire.

Paris 9 mai 2007 . l’ancien candidat LCR à la présidentielle, Olivier Besancenot, a déclaré mercredi qu’il désapprouvait les violences qui ont suivi l’élection de Nicolas Sarkozy, appelant plutôt à une journée de vigilance unitaire, fin mai, début Juin, pour contrer la politique de la droite. » il y a des jeunes qui sont révoltés,énervés,mais qui canalisent leur colère dans quelque chose qui n’est pas efficace.Les actions minoritaires, ultraviolentes, çà n’a jamais été notre truc. »

Quant à la comparaison de militants de gauche et d’extrême à des voyous et a des fachos, ces propos de haine démontrent que la tâche ne sera pas facile pour défendre une société ou l’humain et son environnement seront les préoccupations centrales de ce monde et non le fric.

A propos de Mai 68, je l’ai vécu et non subi . Je comprends que cela puisse vous effrayer ; à La LCR, nous ne sommes pas des nostalgiques de mai 68, mais je peux vous dire que se sera encore mieux la prochaine fois , lorsque que des millions de gens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, et que des millions de gens considérant qu’on doit leur rendre ce qu’une minorité de riches profiteurs leur a confisqué passeront à l’action collective.

C’est sûr pour vous qui prôner le travailler plus pour que les riches s’en sortent mieux, c’est difficilement supportable.

Nicolas Sarkozy, qui est un professionnel du barreau , devrait savoir que l’on peut gagner un procès même si son client est coupable. La plaidoirie est faite pour convaincre les juges. Nicolas Sarkozy a fait une belle plaidoirie présidentielle, mais laissez au peuple le droit de faire appel. Comme on ne peut pas revoter demain, notre appel ce sera les mobilisations. !!

Publié dans Candidats

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R
Absent de la région la semaine dernière, j’ai pris connaissance, à mon retour de voyage, de votre tribune politique parue dans l'Yonne Républicaine du 25 mai dernier et que mon courrier des lecteurs du 22 mai a très largement inspiré.<br /> <br /> Je tiens tout d’abord à vous rassurer, la victoire de Nicolas Sarkozy ne m’a pas fait perdre la tête. Engagé dans la vie politique depuis 1958, j’en ai connu évidemment beaucoup d’autres, qui ont contrebalancé les échecs qui ne m’ont pas non plus été épargnés.<br /> <br /> J’ai trouvé néanmoins curieux cette manie qu’ont toujours ceux qui se réclament de la révolution à vouloir que leurs adversaires perdent la tête. C’est sans doute le spectacle de la place de la Concorde le soir du 6 mai qui a du, inconsciemment, vous y faire penser ! <br /> <br /> Je n’ai de même jamais compris pourquoi les gens de gauche s’abaissent à des attaques personnelles, supposées blessantes, telles que « Monsieur le serviteur », « le fait d’appartenir à la cour » ( ?), « vous qui prônez le travailler plus pour que les riches s’en sortent mieux », « ces propos de haine », comme si la force de leurs arguments n’étaient pas suffisante.<br /> <br /> Pour ma part, je n’ai pas de haine particulière à l’égard de la LCR, ni de quiconque d’ailleurs, et sait pertinemment que la vérité n’est jamais d’un seul côté et que chacun en détient généralement une partie plus ou moins grande. <br /> <br /> Militant moi-même, je suis de ce fait respectueux de l’engagement des militants de gauche et d’extrême gauche, ainsi que de leurs combats, même si les idées qu’ils défendent ne sont pas toujours les miennes. <br /> <br /> Je suis attaché, en effet, aux valeurs de tolérance, de libre expression démocratique et de respect du suffrage universel. Valeurs contestées précisément par ceux qui ont manifesté contre le résultat sorti des urnes le 6 mai et se sont livrés à des actes de violence désapprouvés par votre leader.<br /> <br /> J’ai pris bonne note en effet des précisions que vous m’avez apportées concernant la position d’Olivier Besancenot.<br /> <br /> J’observe toutefois que si celui-ci a cru bon de faire cette mise au point c’est que des débordements ont du certainement se produire.<br /> <br /> Une dépêche de l’agence Reuters en date du 6 mai à 22 heures 05, relevait par exemple que des drapeaux de la LCR flottaient dans le cortège qui a défilé dans le centre de Nantes, avant de s’opposer aux forces de police, d’endommager plusieurs vitrines de commerçants, d’incendier 33 véhicules ainsi que de nombreuses poubelles et de détruire un abribus.<br /> <br /> Commentant ce bilan Yves Monard, directeur départemental de la Sécurité Publique de Loire-Atlantique soulignait d’ailleurs « qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation spontanée, mais d’un mouvement préparé par un noyau dur de militants anarchistes et d’extrême gauche » (Dépêche de l’agence Reuters du 07 mai 14 h 07). <br /> <br /> Comme vous l’avez relevé vous-même, j’ai néanmoins manifesté une certaine prudence dans mon courrier, malgré la lecture de ces dépêches, dans l’assimilation des militants de la LCR et des casseurs en employant l’expression « dont semble-t-il ». <br /> <br /> J’ajoute que, contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas du tout effrayé par le souvenir de mai 1968, pour l’avoir moi aussi vécu, à Paris, et pas du tout subi puisque, jeune attaché au cabinet d’un ministre du Général de Gaulle, j’ai participé, dès le début du mois, à la mise en place des comités de défense de la République, j’ai été l’un des organisateurs de la grande manifestation du 30 mai sur les Champs Elysées qui a mis un terme aux désordres déplorés par la population, ainsi qu’à celles qui ont suivi à Lille, Tourcoing et Roubaix. <br /> <br /> C’est sans doute ces différentes actions qui m’ont valu, aux élections législatives du mois de juin suivant d’être élu, en qualité de suppléant, dans l’une des circonscriptions les plus peuplées et les plus ouvrières de France.
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